Ayant fait ses études à Clermont Ferrand , le fils d’un paysan des environs de Courgoul supplie depuis un certain temps son père de remplacer la cabane en planches qui sert de W.C. au fond du jardin, près de la Couze, par des toilettes modernes à l’intérieur de la ferme.
Mais le vieux ne veut rien entendre.
Alors un soir, le jeune homme décide d’en finir, Il profite que la Couze est forte va jusqu’à la cabane, et d’un grand coup de pied il la balance dans la rivière.
Le lendemain matin, le père entre dans la chambre de son fils.
-Dis-moi, mon gars, ça serait-y pas toi qu’aurais foutu les chiottes dans la rivière ?
-Non, papa…
-Attention, faute avouée, faute à moitié pardonnée. Souviens-toi, quand le fils à Mathieu a coupé la grosse branche du pommier, il l’a avoué et le Mathieu a pardonné. Alors je répète ma question : ça serait-y pas toi qu’aurais foutu les chiottes dans la rivière ?
-Oui, papa, c’est moi…
Alors le vieux l’empoigne, le sort du lit, et entreprend de lui flanquer une volée mémorable.
Et tandis que les coups pleuvent, le malheureux garçon supplie
-Arrête, papa, arrête ! Tu m’avais dit, faute avouée faute pardonnée !
Tu avais même pris l’exemple du fils de Mathieu qui avait scié la branche du pommier.
-C’est pas du tout pareil ! crie le père en continuant de frapper. Parce que quand le fils à Mathieu a scié la grosse branche du pommier, le Mathieu il était pas dans le pommier!